La solitude du dirigeant

La solitude est un aspect réel de la fonction de dirigeant. Est-elle donc inhérente à la fonction ?

Je constate très fréquemment dans mon métier que les dirigeants, quel que soit le succès ou les difficultés de leur business traversent des phases d’interrogation et de solitude profonde. Cette solitude est-elle inévitable ? La « tour d’ivoire » est-elle le seul possible ?

Face aux prises de décisions, aux multiples problèmes quotidiens, le dirigeant se retrouve souvent seul face à lui-même, vivant des situations de stress en solitaire, accompagné de nuits blanches.

La solitude est une question sensible car elle touche l’intimité de l’individu, son jardin secret et c’est pour cette raison qu’on n’en parle pas volontiers. Les sentiments sont d’ailleurs très mélangés à son égard, voire ambivalents. Les moments de solitude peuvent être considérés comme des moments privilégiés et précieux où l’on se retrouve avec soi-même, hors du regard de l’autre. Mais la solitude peut être aussi un lieu de malaise, de culpabilité, lieu où on expérimente des réactions intimes qui peuvent nous surprendre !


Seul à la tête de la hiérarchie, le dirigeant n’a pas de pairs avec qui échanger, confier ses doutes et ses interrogations. A ce poste, il ne peut partager ses craintes, il doit donner l’image d’une personne assurée et invulnérable qui sait En plus, ce lieu de pouvoir est un lieu privilégié pour les projections imaginaires des autres. Le ‘’patron’’ incarne l’image de l’autorité dont les collaborateurs dépendent, et cette image revoie à l’image paternelle chargée d’affects ! Double raison de ressentir cette solitude ! Et même si cela est un phénomène universel, être seul face à des décisions importantes à prendre, à des risques inhérents… est une position pas toujours facile à vivre.


Être dirigeant, c’est souvent être face, seul, à de multiples interrogations, par exemple :

  • En qui ai-je confiance ?
    Que faire des meilleurs talents ?
  • Recruter à tout prix ? Ou attendre ?
  • A qui confier cette mission ?
  • Se focaliser sur les problèmes ou les opportunités ?
  • Comment faire passer ma stratégie ?
  • Comment faire en sorte que mes collaborateurs partagent ma vision ?
  • Définir d’abord le poste ou d’abord recruter le talent ?
  • Gérer les paradoxes ou les accepter ?
  • Quel style de management adopter ?
  • Les doutes sont-ils acceptables ? et comment les gérer ?
  • Comment optimiser les relations aux employés, aux associés ?
  • Changer ou déplacer un collaborateur ?
  • Comment réguler et résoudre certains conflits ou blocages ?
  • Où trouver du temps ?

Dans ce contexte, pouvoir échanger avec des personnes extérieures à l’entreprise permet de prendre du recul et de trouver des clés ouvrant des perspectives nouvelles.

L’accompagnement opérationnel de dirigeant prend alors tout son sens, celui de révéler des ressources et des talents qui pouvaient être cachés, permettre d’explorer et mettre en œuvre des stratégies nouvelles, trouver des appuis internes ou externes à l’entreprise pour avancer, résoudre des problématiques plus ou moins anciennes avec un regard neuf, retrouver le chemin de la croissance dans un contexte chahuté…

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